L'indemnisation

Obtenir gain de cause en cas d'expropriation matérielle

Expropriation matérielle et formelle

L'expropriation vise plusieurs hypothèses dans lesquelles le droit de propriété d'un particulier est restreint ou supprimé par une mesure étatique.

En cas de dézonage, le droit de propriété est restreint, mais le propriétaire conserve son terrain. On parle donc d'expropriation matérielle, puisque l'expropriation se manifeste dans ses effets sur le terrain et non dans un transfert de propriété (qui représenterait une expropriation formelle).

Le déclassement et le non-classement

La jurisprudence fait une différence entre :
  • les parcelles qui ont été classées en zone à bâtir de manière conforme à la loi, auquel cas on parle de déclassement. Une indemnité pour expropriation matérielle est alors en principe exigible ;
  • les parcelles qui n'ont pas été classées en zone à bâtir de manière conforme à la loi, auquel cas on parle de non-classement. En principe, il est impossible d'exiger une indemnité pour expropriation matérielle (à moins que des exceptions particulières ne puissent justifier une indemnité).
En règle générale (mais différentes exceptions existent), un plan d'affectation est considéré comme conforme à la loi lorsqu'il a été adopté après le 1er janvier 1980, soit après l'entrée en vigueur de la Loi sur l'aménagement du territoire (LAT).

Comment indemniser les propriétaires expropriés ?

La révision de la Loi sur l'aménagement du territoire (LAT) prévoit une taxe d'au moins 20% de la plus-value crée par une mesure d'aménagement du territoire, telle que le classement d'un terrain en zone à bâtir.

A terme, ce sont donc les taxes de plus-values prélevées sur les terrains nouvellement classés en zone à bâtir qui financeront les indemnités dues aux propriétaires des terrains dézonés.

Comment calculer l'indemnité ?

Le principe veut que le propriétaire subissant une expropriation matérielle reçoive une pleine indemnité pour la perte de valeur de son terrain. Pour cela, il faut comparer la valeur vénale (valeur de marché) du terrain avant et après le dézonage. En théorie, le propriétaire ne devrait donc pas subir de perte financière, la valeur du terrain étant compensée par une indemnité.

En pratique, la première difficulté des propriétaires est de faire reconnaître le principe de l'indemnité. Même lorsque le principe est reconnu, les autorités cherchent régulièrement à limiter le montant des indemnisations et les litiges sont fréquents quant à ce qu'il faut retenir comme valeur vénale admissible (notamment, à quelle date).

Les principales étapes
d'une demande d'indemnisation
(exemple vaudois)

 
1. Dépôt de la demande

Le Canton de Vaud ayant adopté une procédure administrative en la matière, les propriétaires doivent déposer leur demande au Département compétent. La loi vaudoise prévoyant un délai de péremption d'une année dès l'entrée en vigueur de la mesure (par exemple: entrée en vigueur du plan d'affectation révisé), les propriétaires doivent veiller à impérativement déposer leur demande avant cette échéance.


D'autres Cantons ont maintenu la voie civile, de sorte que les propriétaires doivent alors agir devant les tribunaux civils.

2. Instruction par l'autorité

L'autorité administrative doit ensuite instruire la demande. Lorsque le principe de l'indemnité est contesté, il peut être nécessaire de se replonger dans le passé pour déterminer si le plan d'affectation ayant classé le terrain en zone à bâtir était conforme à la loi ou non. Lorsque le principe de l'indemnité est reconnu, une expertise peut s'avérer nécessaire pour déterminer la valeur vénale du terrain avant et après dézonage.

3. Décision de l'autorité

L'autorité statue ensuite par décision sur la demande d'indemnité. Elle peut rejeter toute indemnité (notamment lorsqu'il s'agit d'un non-classement) ou l'admettre seulement partiellement (notamment lorsque la valeur vénale à indemniser est disputée).

4. Recours au Tribunal cantonal

La décision de l'autorité peut être contestée par un recours au Tribunal cantonal. Le Tribunal cantonal peut administrer de nouvelles preuves, par exemple par une expertise, par une inspection locale ou par la production de documents.

5. Recours au Tribunal fédéral

La décision du Tribunal cantonal peut être contestée par un recours au Tribunal fédéral ; en revanche, le Tribunal fédéral n'administre pas de nouvelles preuves. 

(6. Paiement)

Lorsqu'une indemnité est reconnue au propriétaire, elle est payée une fois la décision devenue définitive (lorsqu'il n'y a plus de recours possible).

L'exemple qui précède est fait sur la base de la procédure vaudoise ; des différences potentiellement importantes s'appliquent pour d'autres cantons.

Nos prestations

Pour faire valoir vos droits en cas d'expropriation matérielle et obtenir une pleine indemnisation, nous avons mis au point des offres forfaitaires vous permettant d'avoir le contrôle de vos coûts et de savoir par avance ce qu'il en coûtera.

Entretien-conseil

forfait de CHF 500.-

  • Premier examen de votre situation

  • Entretien conseil d'une heure pour vous orienter et répondre à vos questions (en présentiel ou par visio-conférence)

  • Résumé par email avec recommandation quant aux mesures à prendre

Demande d'indemnisation (par la voie administrative)

forfait dès CHF 2'500.-

(à préciser en fonction de votre situation particulière)

  • Examen de votre situation

  • Entretien conseil pour vous orienter et répondre à vos questions

  • Rédaction et dépôt d'une demande d'indemnisation motivée

  • Représentation à l'éventuelle séance de conciliation ou d'instruction pour un forfait de CHF 500.- (déplacement inclus)

  • Suivi des notifications jusqu'à la décision sur la demande d'indemnisation

Des frais de procédure ou d'expertise peuvent être exigés (et devoir être avancés)

Recours au Tribunal cantonal

forfait dès CHF 3'500.- *

(à préciser en fonction de votre situation particulière)

  • Examen de l'opportunité de recourir

  • Entretien conseil pour vous fournir notre analyse et répondre à vos questions

  • Rédaction et dépôt d'un recours au Tribunal cantonal

  • Représentation à l'éventuelle audience (inspection locale) pour un forfait de CHF 750.- (déplacement inclus)

  • Suivi des notifications jusqu'à la décision du Tribunal cantonal

  • Conseil quant à l'opportunité d'un recours au Tribunal fédéral

*les frais de procédure et dépens ne sont pas inclus

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